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Une cuisine délicieuse, inventive, qui laisse toute sa place aux textures, aux saveurs, aux légumes et végétaux de toutes sortes et à d’excellents produits frais sublimés par le talentueux chef Chikuda Kazuma. On plonge dans son assiette, toujours très belle, avec gourmandise et délice… C’est une cuisine qui se savoure en ouvrant puis en fermant les yeux. Narro, c’est « Je raconte » en latin, en hommage au quartier éponyme (Paris 5^e), où est installé le restaurant, avec sa terrasse et sa large devanture. Restaurant Narro

Originaire de la préfecture de Nagano où il a fait une école de cuisine, Chikuda Kazuma a passé presque huit ans, entre autres chez Paul Bocuse. Il projetait de retourner au Japon, mais Julien Alain, sur le point de créer Narro, lui a proposé d’en devenir le chef, aux côtés du sommelier Thomas Legrand et de son épouse, Megumi Terao, qui assure le service. S’il fait de la cuisine française, fortement influencée par ses années Bocuse, les techniques qu’emploie Kazuma Chikuda sont japonaises. Il a l’art de dissimuler un œuf parfait sous une mousse de petits pois à la lavande, ou de faire d’un carpaccio de dorade royale un jardin surnaturel. Ses légumes qu’il achète à Valdemar Barreira sur le marché d’Iéna sont rôtis, savamment découpés, accompagnés de yaourt fumé et d’une vinaigrette au yuzu, ils sont mis en lumière sur l’assiette entièrement végétale.

Le midi en entrée : Raviolis au céleri-rave ; Crème de topinambour ; Tartare de noix de veau. En plat : les excellents Gnocchi aux kabocha grillées ; la Pluma de porc ; ou le bar en croûte. Et en dessert le fameux Cookie « dough » juste sorti du four, et sa glace vanille/tonka, caramel & cacahuètes ; ou des kiwis frais marinés au gin, citron noir, noisette, sauge… Restaurant Narro

Le soir, les plats sont à peu près les mêmes, avec en plus, par exemple, le Filet de boeuf Rossini. Les entrées, elles, sont encore plus variées : Crème de topinambour, œuf parfait bio, anguille fumée, émulsion de paille, pickles de coing ; Tartare de noix de veau, siphon chou-fleur, gelée au kombu, coriandre, poutargue, citron caviar ; Tartelette aux asperges vertes & morilles, siphon à l’ail des ours, orange sanguine fermentée ; ou des Ormeaux sauvages bretons confits & risotto au dashi. La carte varie évidemment en fonction des saisons.

La cave, très bien garnie, a été constituée par le sommelier Thomas Legrand, passionné de longue date par les vins nature, biologiques et biodynamiques. Quand il est présent à Narro, il dispense avec enthousiasme ses recommandations. Mais il est désormais souvent à Calice (Paris 5^e), le nouveau bistrot géré aussi par Julien Alain et dont Chikuda Kazuma est également le chef. Le restaurant Baillotte (Paris 6^e), dont le chef est Satoshi Amitsu, fait aussi partie du trio (voir Calice et Baillotte sur le site PARI PARI)

À Narro, quand le regard n’est pas rivé sur l’assiette, il se porte sur les gigantesques suspensions luminaires en laiton martelé, ou sur les confortables sièges aux couleurs chamarrées. Hélas, il faut le dire, le restaurant est extrêmement bruyant le soir et tout ce brouhaha empêche de savourer pleinement l’excellente cuisine du chef Kazuma. Si vous êtes plus de quatre, la salle en bas avec sa grande table est plus intime et plus calme. Et dès les beaux jours, privilégiez la terrasse, midi et soir !