Le média
de la gastronomie
et des produits japonais

Ouvert fin juillet 2024 dans le quartier animé de Bastille, Aoba est une charmante épicerie japonaise où l’on découvre de délicieux encas traditionnels, faits maison, à déguster sur le pouce ou à emporter. À l’initiative de ce projet, Shigenobu Yanase, originaire de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, souhaitait partager avec les Parisiens des spécialités nippones authentiques et emblématiques, encore rares à Paris.

Après des études spécialisées à Tokyo, monsieur Yanase s’installe en France en 2011. Il travaille plus de dix ans chez Aki Boulangerie, où il se forme à la pâtisserie, à la cuisine et à la fabrication du pain. Fort de cette expérience, il décide de se lancer dans sa propre aventure : faire découvrir des mets populaires comme les onigiri (boulettes de riz garnies) ou les dango, des brochettes de mochi moelleuses, encore peu connues du grand public en France.

Aoba s’inspire des stands ambulants (yatai) et des petits commerces de l’époque Edo, où l’on servait du thé et des spécialités du quotidien comme les onigiri ou les dango. Le nom de l’épicerie fait d’ailleurs référence à l’avenue Aoba-dōri, une rue célèbre et très fréquentée de Sendai.

Le chef veille à respecter les recettes traditionnelles tout en garantissant fraîcheur et qualité : le poulet est halal, le poisson est frais et local, et certains condiments rares comme le yomogi ou la poudre de sakura ont été soigneusement sélectionnés lors de ses voyages au Japon.

Tout est préparé sur place. Chaque matin dès 7 heures, le chef Yanase se met aux fourneaux pour confectionner ses recettes. Parmi les incontournables : les mitarashi dango, grillés à la flamme et nappés d’une sauce mirin-soja sucrée-salée, comme au Japon ; les dango garnis de crème d’azuki, matcha, sésame noir ou sakura, selon la saison ; les onigiri généreusement garnis (thon mayo, saumon, anguille, feuille de moutarde japonaise, umeboshi), ainsi que des recettes éphémères comme le yakitori, mis à l’honneur ce mois-ci. On trouve aussi des ichigo daifuku (mochi fourrés à la pâte de haricot rouge et à la fraise) et des yomogi daifuku (à l’armoise), ainsi que des boissons comme le hojicha latte, le mugicha, le sakura latte ou le matcha latte.
Coup de cœur côté salé pour les onigiri à l’anguille et à la feuille de moutarde ; côté sucré, les mitarashi dango et les ichigo daifuku sont excellents.

Le local, petit mais plein de charme, a été entièrement aménagé par monsieur Yanase, qui a lui-même réalisé tous les travaux. Il a rapporté du Japon de nombreux objets décoratifs rares, dont certains à l’effigie d’Omusubi Maru, mascotte mi-onigiri mi-samouraï de Sendai, inspirée du célèbre guerrier Date Masamune. On retrouve aussi des petites décorations incrustées dans les murs, comme des scénettes miniatures représentant une ambiance japonaise avec maneki-neko, daruma, branches de sakura et éventails, ainsi que des cadres d’estampes ou de photographies. Toutes les cartes et les étiquettes des vitrines sont rédigées à la main, avec des explications pour guider les novices.

Grâce à une belle visibilité sur les réseaux sociaux, Aoba a connu un démarrage fulgurant, attirant Japonais nostalgiques, curieux gourmands et habitués du quartier. Si l’affluence s’est depuis stabilisée, l’adresse reste un petit bijou confidentiel pour tous ceux qui souhaitent goûter une cuisine japonaise authentique, simple et savoureuse.