Oshōgatsu : les traditions culinaires du Nouvel An au Japon
Au Japon, le passage à la nouvelle année (oshōgatsu) se savoure autant qu’il se célèbre. Parmi les traditions les plus emblématiques, l’osechi-ryōri occupe une place d’honneur. Ce festin préparé en amont du 1er janvier réunit un ensemble de mets soigneusement disposés dans des boîtes laquées empilables, les jubako. Pendant les trois premiers jours de l’an, ces plats sont dégustés en famille, comme un vœu de prospérité et d’harmonie pour l’année à venir.
L’origine de cette coutume remonte à l’Antiquité japonaise et s’est affirmée sous l’ère Edo (1603 – 1868). À l’époque, il s’agissait d’un moment sacré où l’on suspendait les tâches domestiques, laissant place à la convivialité et au repos. Chaque plat, minutieusement préparé, porte une signification et des saveurs symboliques : la douceur dorée de la patate douce (kurikinton) évoque la richesse et la chance, les œufs de hareng (kazunoko) la fécondité, les haricots noirs (kuromame) la santé et la persévérance, les racines de lotus (renkon) la clairvoyance pour traverser la nouvelle année sans obstacle, les rouleaux d’algues (shake no kobumaki) favorisent eux le bonheur.
Autre plat emblématique des célébrations de fin d’année au Japon est le toshikoshi soba, de fines nouilles de sarrasin que l’on déguste le soir du 31 décembre. Littéralement « soba du passage de l’année », ce mets trouve également son origine à l’ère Edo, où il marquait la clôture d’un cycle et portait chance à ceux qui en partageaient le bol. La plante de sarrasin, résistante aux intempéries, incarne la ténacité ; la longueur des nouilles évoque la longévité, tandis que leur fragilité symbolise la rupture avec les épreuves de l’année écoulée. Aujourd’hui, les soba se dégustent chaudes ou froides, dans un bouillon ou trempées dans une sauce mentsuyu, agrémentées de ciboule, de tofu frit ou de fruits de mer.
Du côté des boissons, comme pour de nombreuses célébrations, c’est le saké qui est à l’honneur, plus particulièrement le toso, boisson rituelle du Nouvel An, symbole de santé et de longévité. Selon la croyance, en boire protégerait des maladies soi-même, ses proches et, par extension, l’ensemble du peuple .
Mais les célébrations ne seraient pas complètes sans quelques douceurs emblématiques du Nouvel An japonais. Aux côtés des mets traditionnels, on savoure fréquemment des spécialités sucrées qui réchauffent la saison hivernale : les chocolats japonais aux textures raffinées, les desserts et boissons à base de matcha dont l’amertume subtile équilibre parfaitement les repas riches de l’oshōgatsu, ou encore l’oshiruko, une soupe sucrée aux haricots rouges servie avec des morceaux de mochi fondants. Le isobe mochi, mochi grillé puis enrobé de sauce soja et d’algues nori, apporte quant à lui une touche salée très appréciée.
Ces douceurs, dégustées en famille ou offertes comme présents, prolongent la symbolique de l’harmonie, du partage et des vœux de bonheur qui marquent l’entrée dans la nouvelle année au Japon.
Découvrez quelques unes des adresses que nous vous recommandons pour célébrer le Nouvel An à la japonaise.
Pâtisserie Tomo

© TOMO Pâtisserie
La patisserie Tomo propose des oshiruko ainsi que des isobe mochi, disponible uniquement dans leurs salon de thé rue Gregoire de Tours à Odeon.
Les Trois chocolats

© Les 3 Chocolats
Les Trois Chocolats proposent à partir du 3 janvier, une tarte au matcha, créée spécialement pour l’occasion. Leurs fève est une pièce unique, réalisée sur mesure en céramique de Fukuoka.
Fu Castella

© Fu Castella
Fu Castella propose pour les fêtes de fin d’années une sélection de roulés comme ici chocolat framboise, mais aussi à la citrouille-butternut, exotique et bien d’autres.
Jugetsudo

@ Jugetsudo
Jugetsudo réalise pour les fêtes une galette des rois au matcha en collaboration avec la pâtisserie Tomo.
Epicerie Umai

© Epicerie Umai
L’épicerie fine Umai présente à Jourdain et aux Batignolles propose une gamme de nouilles soba parfaitement adaptée aux mets de l’oshôgatsu.
Tosakko

© Tosakko
Les soba sont traditionnellement consommées au Japon le soir du Nouvel An pour symboliser la longévité et la fin des difficultés de l’année passée.
